Avr 29 2010
Pourquoi HP a-t-il racheté Palm ?
On attendait HTC… C’est HP qui sort du bois et rachète palm pour la modique somme de 1,2 milliards de dollars.
Que faut-il attendre de palm pour ce prix là ? Plusieurs choses, qui pourraient venir concurrencer Microsoft et Apple en frontal :
> Une gamme de téléphone et de PDA (certes vieillissante pour la plupart).
> Une marque fabuleuse (le pionnier des PDA « intuitif » : rappelez-vous le Palm Vx !).
> Un smartphone, le Pre, qui, de l’avais unanime de la critique, est le seul à ce jour capable de concurrencer efficacement l’iPhone.
> Un portefeuille de brevets exceptionnel, notamment sur les interfaces et le l’usage du multitouch.
> Un savoir-faire, et un PDG (John Rubinstein) ancien salarié d’Apple.
Palm va donc devenir une « unité d’affaire » de HP, aux côtés des divisions Software et Entreprises. Le « trésor de guerre » que HP vise est le WebOS de palm : celui-ci pourrait être amené à jouer un rôle crucial dans la future bataille des tablettes à laquelle HP se prépare, et dans laquelle elle n’est pas au mieux de sa forme pour le moment.
Pour preuve : la Slate, la future tablette de HP, est loin d’être aussi polyvalente que celle d’Apple. Et quand un site comme Conteni.ca fait une critique sévère de celle-ci (à cause de l’emploi de Windows 7 qui gère mal le processeur et le tactile), HP réplique et oblige le site à retirer ses dires. HP a donc besoin de « matière technologique » pour rester dans la bataille, et le rachat de palm prend ici tout son sens.
Faut-il imaginer que HP va se mettre à dos Microsoft ? Peu probable, tellement la firme de Redmond est puissante sur son marché des PC et des téléphones mobiles. Mais tandis que Windows 7 Mobile tarde à sortir (bien qu’étant prometteur, pour avoir pu jouer avec au dernier Mobile World Congress), il est stratégique pour HP de se positionner idéalement et sans tarder sur le marché des smartphones et celui des tablettes. Pour preuve encore, ce slide issu de la présentation officielle du rachat de palm par HP.
Notons aussi que palm arrive avec un catalogue de brevets conséquent dont une partie portant sur le multitouch, qui fait actuellement l’objet de nombreux procès entre Apple, HTC, Google et Microsoft. C’est un sérieux atout que HP s’arroge, en consolisant ainsi sa capacité d’innovation et d’intimidation (voire de nuisance) vis-à-vis de ses concurrents sur l’avenir des interfaces que représente le tactile.
Pour palm, ce rachat est inespéré et surtout va permettre à la marque de continuer à vivre sereinement, adossé à une société puissante et rentable. HTC aurait pu être un candidat sérieux et plausible, mais la culture de palm est beaucoup plus proche de celle de HP que celle du taïwanais. Google aurait pu prétendre à ce rachat s’ils n’avaient pas développé Android. Quant à Microsoft et Apple, ils sont déjà installés avec leurs propres armes.
Clairement, palm a – à nouveau – un futur avec cette fusion, et ne devrait pas se voir « piller » comme cela a été le cas auparavant lors de la scission de la société en deux parties (palmOne et palm Source) et la revente de l’oS, le coeur du savoir-faire de palm, au japonais Access.
Finissons par la traditionnelle lettre aux salariés du PDG, pleine d’enthousiasme obligé et de « cela est une très belle opportunité pour nous », qui souligne bien entre les lignes les ambitions de HP pour le WebOS et les technologies brevetées de la firme :
Team,
Over the past two years, we have made remarkable progress transforming Palm. We returned to our innovative roots and delivered some of the best mobile experiences on the market. Today, we are taking a huge step forward in accelerating that strategy with the announcement of a merger with HP.
I am very excited about the potential of this merger (and not only because I started my career there). HP recognizes the value in our platform, our IP and our people, and that is all a result of your hard work. In a very short period of time, we amassed a world-class team, brought webOS to market with widespread acclaim, launched four new devices, and launched in eight countries. In short, we have delivered on our original plan.
HP is a world-class company which brings the extensive resources necessary to scale the Palm webOS platform. Together, Palm and HP share a history of innovation and technology leadership, and I look forward to working with them to accelerate the development and adoption of Palm webOS.
There are many decisions to be made and questions to be answered in the coming months as we turn to completing a successful integration. During this process, we must remain laser focused on our priorities––increasing sell through and customer satisfaction, and continuing to work on our innovative product roadmap.
I’m sure you’d like to hear more about this announcement, and perhaps ask some questions, so please join me in the multi-purpose room at 5:00 p.m. today for an all hands meeting. For those of you not located in Sunnyvale, we will provide a dial-in number in the meeting invitation.
One last public service announcement––as you might expect, this development may generate considerable interest from the media and shareholder community. […]
Thanks again for all your hard work, and go Palm and HP!!
jon
Mai 5 2010
Les Etrusques me poursuivent dans mon sommeil… [critique de livre]
« Tu aimes les thriller ? » me demanda-t-il par DM. « Oui », répondis-je, interloqué et piqué de curiosité. « Ok, laisse moi ton adresse ».
Old fashion ! pensai-je. Recevoir un livre papier, à l’heure de l’iPad et du tout numérique… Soit. Jouons le jeu. Après tout, j’aime ce côté délicieusement vintage et romantique du livre mystère.
L’enveloppe ne tarda pas à se glisser par la fente de la boite aux lettres, attendant au chaud que je vienne l’en retirer à la nuit tombée, de retour du boulot. Blanche, bombée, mon adresse à l’encre noire ne laissait deviner aucune marque extérieure d’identité. A l’aune de l’ouvrage que je trouvai dorloté dans le papier bulles :
A part chez les Comics, XXX ne me disait rien. Le titre du livre non plus, si ce n’est l’évocation d’une civilisation perdue. Un ou des auteurs ? Direction Google pour en avoir le coeur Net.
Les Nouveaux Auteurs… « Donner une chance à tous les nouveaux auteurs d’être publiés ». Je découvrais les comités de lecture citoyens (j’ignorais que les blogueurs en faisaient partie, une nouveauté sans doute pour médiatiser l’excellente l’initiative), « réelle opportunité de passer l’étape du comité en s’affranchissant des comités occultes. (…) Pour chaque ouvrage, les notes sont affichées et les fiches de lecture détaillées mises en ligne, en plus d’un blog d’Auteur et d’un extrait significatif. Chaque livre sera disponible via internet sous 24 heures et en librairie, exclusivement dans sa version papier. ». Le compte d’auteur version 2010, avec « jugement » démocratique et mise en avant démultipliée, le tout liant dématérialisation (livre numérique) et imprimé. Belle initiative, qui me rappela lointainement, par son côté participatif, Chroniques de la rentrée Littéraire.
J’adoptais donc « Etrusques » comme on achèterait un poisson rouge pour ses enfants : on ne sait pas le temps que ça durera, ce n’était pas forcément prévu, et ça finira – au pire – aux toilettes ou – au mieux – sur l’une des étagères de la bibliothèque. Ses 267 pages allaient devenir mon indéfectible compagnon pour le temps de l’expérience.
Jours, week-end… « Etrusques » me suivait comme mon ombre, avec sa couverture anonyme attisant les convoitises et réveillant les envies de le feuilleter pour en percer son secret. Qui était derrière ? Ce blind book recelait-il d’un secret plus lourd encore que le noir de ses caractères ?
Le terme de thriller, flanqué sur la couverture monochrome, n’était pas à démentir. Au contraire, à la lecture je voyais parfaitement se dessiner les cases d’un hypothétique story-board qui pourrait servir de découpage à une mise en boite à images. Une structure quasi scénaristique pour une relation textuelle très directe, foisonnante, riche. Trop peut-être. La multitude de personnages, la syncopée des chapitres alternant – au début tout du moins – deux histoires parallèles emplies de meurtres n’étant pas forcément aisée à suivre. Mais elle servait à distiller suspense et rebondissements, avec une efficacité certaine.
Peu à peu, les pièces du puzzle se rejoignait et refermaient le piège avec elles, mon attention était captée par l’enchevêtrement des fils d’Ariane, les cliffhanger maitrisés et un climax distillé juste au bon moment. Un roman cinématographique je vous dit. Tellement bien que je demandais par moment si je ne tenais pas un script de film et que cette histoire de Nouveaux Auteurs n’était pas en fait une flamboyante farce destinée à masquer une évaluation de scénarios. Je me rendis compte alors que mon cerveau était ourdit par la trame complotante du livre, et que celle-ci était finalement efficace.
En refermant « Etrusques », je restais finalement avec un petit goût amer en bouche, celui d’une boisson trop enivrante pour être honnête et qui cache des faiblesses dans sa maturité. C’était une oeuvre efficace, bien écrite, aux personnages parfois un peu caricaturaux mais évitant le pire (pour cela je vous conseille « Je Tue« , à la trame exceptionnelle mais aux personnages désolant de crétinerie dialogué), à la gradation scénaristique maitrisée, mais le dénouement laisse quelque peu sur la faim par des pirouettes et approximations décevantes.Un peu comme si l’histoire dans laquelle nous avions été embarqué et à laquelle nous avions envie de croire devenait un tout petit peu too much pour éviter de dire « dommage mais bien tenté, presque un sans faute ».
Ma note : 7/10, avec une tendresse particulière pour l’évocation de ma ville de Coeur comme décor d’une partie du livre, Montpellier.
By Damien Douani • Découvertes, tendances et société, Dossiers, analyses et tests, Vendu • 1 • Tags: blind book, critique, edition, Etrusques, les nouveaux auteurs