Oct 29 2008
Loi Hadopi : les mauvais arguments de Mme Albanel
A l’heure où je vous parle il n’y pas d’information qui filtre du Sénat sur la loi Hadopi. Il semble que les sénateurs veuillent amender fortement -et dans le bon sens- cette loi « Créativité et internet ». Petit résumé des forces en présence.
D’un côté Christine Albanel, qui défendait notamment hier dans Soir 3 la suspension de la connexion internet (expliquant que l’on pourra toujours aller dans un cyber-café ou chez un membre de sa famille, ce qui prouve une totale méconnaissance des usages du net qui devient pour certains, dont je fais partie, une « utility » aussi importante que l’électricité ou l’eau), et qui pense qu’une amende « c’est répressif alors qu’une suppression de connexion internet c’est pédagogique » (faudra m’expliquer…).
Enfin, à la question « est ce que cela va pousser au développement de nouvelles offres légales ? » (c’est vrai qu’il n’en existe pas…) la réponse invariable est que l’enrayement supposé de la piraterie poussera les acteurs à faire éclore une offre légale. Mme Albanel prend pour exemple le film « Bienvenue chez les T’chis » qui, toujours d’après elle, « aurait passé la barre des 20 milions d’entrées s’il n’y avait pas eu le piratage ». Je trouve l’argument savoureux, et faux-semblant : je ne pense pas que ce film ait été vraiment géné par le piratage à la lueur des millions d’entrées réalisées; de plus, vu le volume de spectateurs il n’est pas certain que ceux qui l’ont téléchargé aient vraiment eu envie d’aller en salle… Il aurait été plus judicieux de donner l’exemple d’une oeuvre ayant eu un succès moindre « à cause » du piratage (mais peut-être les exemples à trouver étaient difficiles). L’impact sera peut-être plus visible sur les ventes de DVD à venir.
Seul point intéressant : la suppression des DRM (pour justement augmenter l’attractivité des offres légales, mais c’est déjà le cas !).
De l’autre, les opérateurs internet (dont Orange qui vient de rejoindre le groupe des FAI opposés à la loi Hadopi alors qu’il avait signé les Accords de l’Elysée), mais aussi l’Europe, l’UFC que Choisir… et maintenant les sénateurs. 27 amendements ont été posés, et de nombreux points ont été touchés : le conditionnement des aides publiques au film à sa disponibilité en vidéo à la demande, transparence des mesures de verrouillage des offres légales, non filtrage des réseaux, et surtout remplacer la suspension de l’abonnement internet par une amende progressive dont une part serait rétrocédée aux auteurs et artistes-interprètes que le piratage aurait lésés.
Oct 30 2008
[MàJ] Madelin et Messier se reconvertissent dans le porno ?
[MàJ] Nous avons été contactés par la société Calyptus.net, qui gère la communication financière de Rentabiliweb. Ils nous ont fait remarquer que l’un des articles par qui tout est parti sur le net, le site contre-feux.com, est détenu par Hi-Media concurrent de Rentabiliweb. Marianne et NetEco résument chacun ce qui pourrait constituer une sorte de destabilisation d’une société envers l’autre, faisant potentiellement de notre modeste blog un site « instrumentalisé ». Nous en prenons bonne note. Notre source primaire n’a pas été cet article mais celui de l’Expansion.com, et de De Source Sure. Cependant, nous avons proposé à Calyptus.net d’apporter un correctif s’ils le désiraient concernant les données financières que nous publions. Ils n’ont pas (pour le moment) désiré donner suite, ne voulant pas « commenter ou à apporter des arguments pour contredire ces affirmations fallacieuses ». Nous avons quand même préféré passer certains verbes au « conditionnel ». Nos colonnes leur sont bien sur ouvertes pour un éventuel droit de réponse.
Mais cet imbroglio prouve à la fois la volatilité de l’information, le problème de la véracité des sources (malgré des recoupements que nous avons fait), mais aussi la force du web qui permet de corriger très rapidement ce type de dérive. Enfin, à part les informations financières qui pourraient s’avérer fausses (puisque données par un groupe concurrent à Rentabiliweb, le doute est donc de mise), toutes les autres informations données sont de source publique, ce qui pose deux question :
Fin de la polémique. ? !
————————— (article initialement publié le 28/10/08)————————-
Intéressante news (parue notamment sur l’Expansion.com) qui est passée un peu sous le feu l’actualité, subprimes obligent… Mais tandis que les bourses n’en finissent pas de tomber, d’autres investissent dans des valeurs sûres : le sexe.
Oui, n’oublions pas que c’est grâce au Minitel rose que des groupes de presse (dont Libé et Nouvel Obs) ont financé leur développement, sans oublier le petit Xavier Niel qui a financé Free avec des BAL et autres histoires à l’eau de rose… (et bien sur France Telecom qui a tiré de substantifiques revenus de tout cela).
Bref, le cul ça a toujours été lucratif, pour preuve Alain Madelin qui vient d’entrer au board de Rentabiliweb et rejoindre ainsi J6M, Bernard Arnault et Stéphane Courbit (ex associé d’Arthur dans Endemol France).
Rentabiliweb ? Une société qui a annoncé en début d’année vouloir lancer un pôle média chapeauté par Karl Zero (on attend encore de voir la WebTV annoncée), et qui est issue du monde de la monétisation d’audience. Et pour faire de l’audience, il faut des contenus « fédérateurs » : d’où le rachat fin 2007 du groupe Montorgueil, spécialiste des contenus adultes. Au 1er semestre 2008, la société tirait tirerait ainsi 60% de son CA et les trois quarts de sa marge brute de l’édition de contenus « de divertissement », essentiellement pornographiques. Classe, et efficace.
[MàJ] : d’après Rentabiliweb cité par NetEco, les chiffres pointés par le webzine Contre-feux couvriraient en réalité l’ensemble de ses activité grand public incluant notamment les sites de rencontre, le jeux ou les communautés. Mais nous n’avons aucune confirmation tierce.
Oui, chez Stan&Dam on apprend aussi des choses sur la société et ses acteurs ! :p
By Damien Douani • Découvertes, tendances et société • 2 • Tags: cul, karl zero, madelin, media numerique, medias numeriques, messier, montorgueil, rentabiliweb, sexe, television, tv