[MàJ] Buzz décortiqué : Marie Myrtille et les fôtes d’ortografe

MAJ : comme dans ce genre de buzz on oublie souvent qui fait vraiment quoi et que l’on ne retient que l’annonceur, voire l’agence de com et personne d’autre, je précise que c’est Scanblog qui a fait toute la partie buzz sur le net et envois à la presse. Il fallait que ce soit précisé !

Certains la comparait déjà à Cindy Sander… mais ils oubliaient que « Cindy, c’est Cindy« . Marie Myrtille était en fait un buzz pour Bescherelle, le célèbre livre de conjugaison rouge que nous avons tous un jour eu entre les mains (rappelez vous : Bescherelle 1 pour les conjugaisons, le 2 pour l’orthographe, le 3 pour la grammaire). Décryptage.

Etape 1 : Surfant sur la reprise de la Star Ac (à laquelle elle a été recalée), une inconnue dénommée Marie Myrtille débarque sur le net et s’adresse de manière personnaliée (bien joué, c’est assez rare pour être souligné) à quelques blogueurs (par ex, Calédosphère) :

Bonjour Franck, on ne se connait pas mais j’ai un ami qui m’a fait découvrir votre blog que je trouve vraiment génial (j’ai hallucinée sur le post sur les effets speciaux de Pirate de Caraibes 🙂

Je suis Marie Myrtille, j’ai 25 ans et je suis chanteuse. J’essaye de percé dans la chanson française après m’être fait recalé au casting de la Star Academy cette année. J’ai alors produit mon 1er clip avec 1 copain étudiant en cinéma. Je l’ai mis sur mon myspace (http://www.myspace.com/mariemyrtille) et sur wat .

Je sais que les blogs peuvent m’aider a diffusé mon clip. Ce serait super gentil si vous acceptiez de m’aider a faire connaitre mon clip pour peut-être que je trouve une maison de disques. En tout cas merci d’avoir lu ce mail et peut-être de me dire ce que vous pensé de mon clip 🙂

PS : je suis aussi sur Facebook et je vous ai proposez d’entrer en contact 🙂 Marie

Mail personnalisé, usage classique des outils communautaires, une vidéo virale, une fille plutôt jolie, l’antécédent Cindy (ou de Kamini)… C’est crédible.

Etape 2 : la niaiserie de la chanson et les fautes « énormes » (Si j’aurais tout su avant, je n’aurais pas vécu un instant (…), faisez-moi l’amour que je voye l’avenir.) sont un catalyseur de « je t’aime moi non plus » et joue le rôle de contre-feu sur la probabilité d’un buzz. C’est le syndrôme « c’est tellement mal fait et gros que c’est peut-être vrai ». Le 30 septembre, LCI évoque Marie Myrtille dans son émission « Le zap Net », ce qui crédibilise l’opé.

Etape 3 : la révélation ne se fait pas attendre, via un média de masse très écouté de la cible jeune (le 6/9 de NRJ), et en ligne. Simple et efficace. 20 Minutes et d’autres médias s’en font l’écho, c’est gagné. Quant à Marie Myrtille, c’est en fait une jeune chef de publicité de l’agence Dufresne Corrigan Scarlett qui travaille… pour Bescherelle 😉

« L’idée était de s’appuyer sur le phénomène du télécrochet pour émerger sur Internet. Ensuite, nous avons profité de la puissance médiatique de NRJ pour révéler le pot-aux-roses », détaille Michaël Bernier, fondateur de l’agence Chainsaw, qui a orchestré à la campagne.

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Conclusion : toutes les personnes que je connais et qui bossent en agence en attesteront, trop souvent les marques que c’est facile de réussir un buzz comme celui-ci, et pour pas cher. C’est faux. Il faut très souvent y mettre de l’argent et trouver la bonne caisse de résonnance (le ludique, l’humour, ou le sexe comme la campagne XXX de Diesel). Ici, le buzz s’appuie sur une idée simple et surtout un « précédent » (Cindy, entre-autres) qui crédibilise la démarche, sans oublier un angle d’attaque (les fautes) qui sont le quotidien de la cible (voir Skyblog). Enfin, vous aurez remarqué que Marie est plutôt mignonne à regarder. Imaginez le même buzz avec une jeune fille moche, pas sur que les réactions auraient été les mêmes…