Nov 3 2010
[Campagne] La détresse des écoliers d’Haïti affichée sur les murs
Stan&Dam, ce n’est pas que de la news ou de la vidéo techno-entertainment. C’est aussi donner un coup de pouce pour des actions qui en valent la peine, comme celle-ci :
Dès le mois d’avril, l’Unicef avait lancé une campagne pour la reconstruction des écoles en Haïti, suite au puissant séisme qui avait ravagé une partie de l’île. Avec la rentrée d’octobre, l’éducation est devenue l’une des priorités numéro 1 pour l’Unicef. Désormais, il s’agit de rendre l’éducation accessible à tous les enfants du pays, y compris à ceux qui n’étaient pas scolarisés avant le séisme. Des écoles semi-permanentes ont déjà été installées, ce qui est un premier pas. Mais la reconstruction à long terme du pays repose également sur un travail autour de la santé, de l’hygiène et de l’assainissement.
Au total, 4200 écoles ont été détruites, 38 000 écoliers et 1 350 enseignants ont perdu la vie dans le séisme. Avant la catastrophe, seulement la moitié des enfants était scolarisée. Dans ce contexte, la reconstruction des écoles recouvre un double enjeu. Pour les enfants, le retour à l’école est synonyme de retour à une vie normale, encadrée par des adultes. Et pour le pays, c’est aussi la perspective de former les générations futures qui le relèveront.
[youtube GaB0KcE5cno]
Pour sensibiliser l’opinion, l’Unicef a choisi de rendre palpable l’urgence de reconstruction des écoles en Haïti. L’Unicef a collé sur les murs extérieurs de plusieurs écoles des affiches montrant des écoles haïtiennes détruites et des enfants de là-bas. Arrivant à la hauteur des enfants d’école primaire, ces enfants, grâce à un effet de trompe l’œil, paraissent très réels. Ainsi, l’impression de réalité est si forte que l’affichage suffit, à lui seul, à transformer les écoles françaises, qui participent à cette campagne, en de véritables champ de ruines. Quant aux images d’enfants haïtiens, l’effet est tel que ces derniers semblent se mélanger à leurs petits camarades français.
Le message de l’Unicef est clair : en Haïti, des milliers d’enfants attendent toujours de pouvoir retourner à l’école, de retrouver leurs camarades de classes et leurs enseignants et de retrouver une vie d’enfant. C’est grâce à l’école que ces enfants retrouveront leurs repères.
Pour voir ces affiches, rendez-vous Place des Droits de l’Enfant à Paris.
Tous les détails de l’opération en cours sont sur le blog de l’Unicef.
Merci à Eric de m’avoir attiré l’attention sur cette initiative pilotée par Ogilvy.
Nov 16 2010
Facebook Messages, le piège qui va asseoir la suprématie de Facebook
Facbook a annoncé hier soir ça nouvelle messagerie « sociale » qui a pour but d’agréger l’intégralité des échanges entre deux personnes, qu’ils soient issus d’un chat, de SMS ou de courriels.
A ce titre, même si Facebook se défend de vouloir tuer l’e-mail (dont les poids lourds sont Hotmail et Yahoo aux USA avec à eux deux presque autant de comptes que Facebook !), il est clair que la société du petit Mark essaye de réinventer un outil vieillissant mais toujours très utilisé.
Rendre service plutôt que de ré-inventer le courrier électronique
Il essaye surtout d’éviter l’écueil rencontré par Google et Wave : en clair, on vous rend d’abord service en agrégeant les conversations, et en vous donnant un outil intelligent vous permettant de trier entre messages importants (ses amis proches) et moins importants (les messages d’invitations à des groupes, des soirées, des contacts moins récurrents).
Et seulement si vous le voulez, s’ouvrir sur sa messagerie actuelle en échangeant avec les personnes qui n’ont pas Facebook.
[youtube bdzuFG6q63k]
Facebook en veut toujours plus
C’est là que la mécanique virale de type « stratégie du dealer » entre en jeu : en se connectant à des personnes qui n’ont pas Facebook mais qui ont un courriel, Facebook les intègre dans sa base.
Outre grossir artificiellement le nombre d’utilisateurs potentiels, le réseau de Mark Zuckerberg va peu à peu devenir l’outil indispensable pour les deux parties (l’utilisateur de Facebook et celui de courriel), poussant l’utilisateur de courriel à aller vers Facebook car finalement « s’il était membre de cette communauté il pourrait avoir accès à bien plus sur ses amis » : photos, invitations, statuts, etc. Ce que ne manquera pas de lui faire remarquer son amis facebookien (je suis en train de faire cela avec ma petite soeur, c’est vous dire si je vois très bien la mécanique se mettre en place).
Facebook ne veut pas tuer le mail
Conclusion : Facebook Mail ne veut pas tuer le mail, et c’est vrai. C’est au contraire un formidable outil de recrutement et d’évangélisation basé sur des usages de chaque côté de la barrière : « le mail c’est limité regarde tout ce que tu peux faire avec Facebook » / « Finalement ma boite mail elle est limitée et j’y reçois des tonnes de spam, sur Facebook il n’y a que mes amis qui me parlent et tout est agrégé simplement ».
Sans oublier que c’est un nouveau levier pour augmenter la captation de temps passé sur le réseau et afficher plus de pub. D’ailleurs, rien ne dit que Facebook ne va pas screener les messages à la mode Gmail pour associer des annonces de marques ou bien proposer des rapports d’usages à des marques présentes sur la plateforme.
La timide riposte Gmail
Côté Gmail, Google a d’abord proposé Buzz, pour agréger les flux sociaux de type « statut » (twitter, friendfeed…), puis a sorti assez discrètement en septembre 2010 une boite aux lettres « intelligente », basée sur la fréquence d’utilisation et de réponse à certains messages, et triant automatiquement les messages importants ou pas pour l’utilisateur.
[youtube 5nt3gE9dGHQ&]
Mais le tri reste basé sur le contenu, pas sur les interactions sociales. C’est là qu’intervient Facebook et la force de son Social Graph, qui devient l’outil d’analyse pour classer l’information non pas en fonction de sa teneur mais de son émetteur et de sa proximité sociale.
Asseoir sa suprématie commerciale
Facebook ne veut donc pas tuer le mail mais le ré-inventer en douceur, toujours en s’appuyant sur sa force première : les usages sociaux de sa communauté de plusieurs centaine de millions de membres.
Tout en posant les incontournables questions de confidentialité des échanges, et de marchandisation de ceux-ci, Facebook ainsi en sa possession une formidable base de données qui comporte à la fois les profils des membres, les actions de ceux-ci en temps réel (statuts) ou différé (photos…), leurs goûts (I Like), leurs envies (invitations, pages de Fans), et maintenant une vision précise de qui échange fortement avec qui y compris en dehors de la plate-forme (avec, à la clé, l’affinage du graphe social, la base de l’algorithme du site).
Une mine d’or pour les marques, une datamining hallucinant, et, il faut le reconnaitre, une addiction toujours plus forte des utilisateurs qui voient leurs usages placés au centre du mécanisme. Superbe piège.
By Damien Douani • Découvertes, tendances et société • 1 • Tags: facebook mail