Juin 6 2011
Windows 8 ne sera pas la rupture attendue
Cette semaine est sortie une très instructive vidéo de Microsoft montrant les « coulisses » du développement de Windows 8 attendu d’ici à 2 ans environ :
[youtube p92QfWOw88I]
Intéressante car Microsoft se targue d’une rupture complète de son interface avec le Windows actuel (lui-même hérité de Windows 95 il y 17 ans !) pour glisser vers une interface « en tuiles » identique à celle de Windows Mobile 7 et du Zune.
Je trouve cette mise en forme vraiment différente de celles de iOS et Android (sans compter WebOS et QNX) avec leurs grosses icônes permettant d’accéder à une application. Ici on a un mélange de fenêtres actives sous forme de widgets, d’accès à des infos sociales ou personnelles… Bref je ne pense que du bien de tout cela. Et Windows 8 serait superbe sur une tablette.
Le poids de « l’héritage » Windows
La question est : comment faire migrer les utilisateurs de Windows XP/Vista/7 vers cette version radicalement différente ? Apple a actuellement exactement le même problème et a choisi de faire subtilement converger iOS et OS X par petites touches (mode fenêtré identique, gestion du touch, démarrage instantané, sauvegarde automatique…). Mais surtout, Apple a osé plusieurs fois remettre à zéro certains principes qu’il avait lui-même mis en place, pour faire drastiquement évoluer les intéractions.
Dans le cas de Windows, c’est différent car Microsoft est paradoxalement prisonnier de son hégémonie : comment faire une rupture sans larguer une part des 90% de sa part de marché, et donc mettre en danger sa vache à lait ? C’est le paradoxe du leader. Car, outre les utilisateurs, c’est surtout l’écosystème et les éditeurs de logiciels qui risquent de ne plus y retrouver leurs petits, sans oublier les entreprises utilisatrices de ces outils.
Il faut donc tout repenser… sans tout mettre à terre. Une solution serait de faire comme a fait Apple : paralléliser les systèmes d’exploitation, les laisser se développer et murir chacun de leur côté (l’un sur iPhone et iPad, l’autre sur Mac), puis faire converger le tout.
Microsoft a tout a perdre à jouer la rupture
Dans le cas de Microsoft, le temps joue contre eux :
– les tablettes se frayent un chemin et commencent à cannibaliser les ventes de PC.
– MS n’a pas cru aux tablettes, ou plutôt y a cru mais n’a pas su développer un nouveau paradigme (comme Apple avec iOS ou Palm en son temps), préférant simplifier l’existant (Windows CE) et a donc pris un retard effrayant.
– les services en ligne dématérialisent les logiciels, le choix d’une plateforme n’est plus le point central : on ne choisit plus Mac ou PC, mais plutôt ce qui nous parait simple à utiliser.
Donc développer deux systèmes en parallèle et devoir faire migrer (et surtout évangéliser) toute la cohorte de développeurs est trop difficile : c’est la force d’Apple qui, n’ayant que 8% du marché en informatique, s’est trouvé dans la situation confortable de gagner de nouveaux développeurs « vierges ». C’est l’inverse pour Microsoft, qui a d’ailleurs le plus grand mal a faire développer sur sa plate-forme Windows 7 Mobile.
Conclusion : regardez bien la vidéo ci-dessus à 3:05. Rien ne vous choque ? Alors que toute la presse s’extasie devant ce nouveau Windows que le marketing de MS arrive si bien à nous vendre, en fait ce nouveau Windows est identique à l’ancien. Windows 8 est une surcouche d’interface à Windows 7, qu’il remplacera certainement à terme, mais dans le fond on retrouve toujours le navigateur de fichier, le menu démarrer, la barre de tâches, et Excel absolument pas optimisé pour le tactile.
Cette interface Windows 8 est en fait comme la surcouche Média Center de Windows : elle prend le contrôle, mais en dessous les fondations restent identiques. Pour le moment.
Je crains donc que ce Windows 8 soit toujours lourd, non optimisé, trainant avec lui une bonne part de l’héritage des Windows précédent, et n’arrivant que partiellement à changer la donne surtout si Windows Mobile 7 n’arrive pas à percer plus que cela.
Dommage, car cette fois-ci MS prenait un vrai risque de différentiation.
Août 2 2011
Gmail-man, le facteur indiscret de Microsoft (vidéo)
Microsoft essaye de se payer la tête de Google en raillant Gmail avec un personnage fouinant dans tous les courriels : Gmail Man !
Le problème : M$ compare Gmail, service gratuit et grand public, avec Office 365 service payant et professionnel. Hors il existe aussi une solution pro et payante, sans pub, de Google. Sans compter que les e-mails ne sont pas scrutés uniquement à des fins publicitaires mais pour améliorer l’anti-spam.
Mais je dois avouer que la chanson du Gmail-Man m’a bien fait rire 🙂
[youtube OrkAuwaoFGg]
By Damien Douani • Techlounge et Geekeries • 2 • Tags: Gmail, google, hotmail, Microsoft