Critique : Les Kaira, le film qu’on a envie de faire tourner

Ca fait près de deux mois que l’on parle des Kaira sur Stan&Dam (ici et ), car la Gaumont a eu l’excellente idée de nous inviter en avant avant première à découvrir le film avant de dérouler un plan promo d’enfer.

Qui a pu échapper aux Kaira ? Pas grand monde, entre les bande-annonces, les présences en plateaux TV, les avant-premières, les teasers et autres extraits que j’ai eu plaisir à distiller sur mon Facebook… Une analyse très complète se trouve d’ailleurs ici. Pourquoi un tel plan promo ? La crainte de rater une sortie alors que le moment choisi (le début des vacances) est idéal pour la cible (les jeunes) ?

J’avoue m’être posé la question, surtout étant donné que j’ai vu le film bien en avance. Car il est bon, presque à ma grande surprise. Non pas que je doutais de l’équipe du film, qui est bonne. J’avais plutôt un doute sur la capacité des trois lascars à arriver à « extrapoler » leurs personnages en dehors de la vignette du Kaïra Shopping et de leur donner suffisamment d’épaisseur pour tenir 90 minutes.

Pari gagné : pas de référence à Kaïra Shopping mais trois mecs qui zonent dans leur cité de Melun et qui vont essayer de prendre leur destin en main, à commencer par serrer une meuf (oui, je parle couramment djeuns dans ce billet).

Car le film est taillé pour les jeunes, tous les jeunes afin de séduire un public large, de ceux qui n’ont jamais foutu les pieds en banlieue à ceux qui la connaissent trop bien. La comédie est menée à toutes berzingues, reprenant des codes des films américains et français, accumulant une flopée de gags trash, avec en trame de fond l’ennui profond de la banlieue parisienne et l’envie de sortir de la grisaille tout en se laissant mener par sa testostérone : le film est principalement basé sur le sexe comme ressort d’intégration sociale et de rebondissement scénaristique. Tout en permettant aux ados ciblés de glousser tout en s’étouffant avec leur pop-corn et leur Pepsi (ceci est un placement produit, comme dans le film).

La cible est identifiée, les acteurs excellents (les Kaïra ne sont pas des comédiens à la base – bravo à eux- Eric Judor est juste magique, Alice Belaïdi et Pom Klementieff craquantes), la réal inventive (par Franck Gastambide l’une des Kaïra ! ), les guests bien présents (Canto, Damiens, Semoun…), le placement produit calibré (Pepsi, Dorcel, Skyrock), l’énergie à fond de bass-boost et une énoooorme envie de tout péter.

Bref, c’est la Haine version American Pie. Ca devrait plaire (c’est mon cas). Mais ce n’est pas le cas de tout le monde : le public va-t-il suivre ou se trouver caricaturé ?

Et comme t’as touché, t’achète la musique du film (qui devrait tourner cet été dans les bons Macumba) :

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