Les Gerards du cinema 2010 : notre critique du palmarès

201018038.jpg
Crédit : Cyril PLOTNIKOFF / PARIS PREMIERE

Nous étions invités hier soir par Paris Première à la remise des Gerards du cinéma au Théatre Michel, à Paris. Un très grand moment pour tous les amoureux du (mauvais) cinéma, dont je fais partie depuis des années : car pour savoir ce qui est bon il faut aussi connaître ce qui est mauvais. Une vraie philosophie de vie.

Des surprises et quelques évidences dans les lauréats, le tout soutenu par une ambiance surchauffée (au sens propre du terme), des invités spéciaux (mais aucun nominé malheureusement, allez savoir pourquoi), et des animations à couper le souffle (telles ces magnifiques chorégraphies, hommages au pétillant Louis de Funès et ses films endiablés).

Des évidences…

Commençons par les votes dont l’évidence crève l’écran.

Le Baltringue (dont nous avions fait une critique pleine de mauvaise foi) s’arroge haut la main le « Gérard de la grosse comédie qui tache comme on en tournait du temps des Charlots avec Paul Préboist et Alice Sapritch, sauf qu’on est en 2010 » (2 écrans à Paris et 40000 entrées en France), sans compter Philippe Cura (Caméra Café) qui auto-flingue à bout portant sa carrière cinématographique.

Kad Merrad remporte le « Gérard de l’acteur que c’est pas qu’on l’aime pas, mais on en a un peu marre de voir sa gueule partout » sur le vote du public de 20 Minutes (et on ne peut qu’être d’accord, avoir galéré avec Olivier durant 15 ans n’est pas une raison suffisante)

Sandrine Kiberlain gagne avec « Mademoiselle Chambon »  le « Gérard du film qui parle d’une meuf qui fait moyennement envie, et du coup le film bah c’est pareil » dont je ne puis résister à vous livrer le pitch qui donne envie :

Jean est quelqu’un de bien : un bon maçon, un bon fils, un bon père et un bon mari. Et dans son quotidien sans heurt, entre famille et travail, il croise la route de Mademoiselle Chambon, l’institutrice de son fils. Il est un homme de peu de mots, elle vient d’un monde différent. Ils vont être dépassés par l’évidence des sentiments.

Côté « Gérard du désespoir féminin » c’est Virginie Effira qui l’emporte. Un peu facile avouons-le, j’espère plutôt la voir aux Gérards de la télévision pour Canal Presque car là ça sera vraiment mérité.

… des surprises…

Les Gérards ont décidé cette année d’inaugurer une catégorie « Identité Nationale » avec le prix de « l’acteur qui vient manger le pain des français » en la personne de Sergi Lopez (Tahar Rahim dans Le Prophète était aussi bien placé).

Et tandis que le « Gérard de l’acteur qui a un nom de maladie » mettait à l’honneur Anna Mouglalis, Michel Symes du journal de la santé sur France 5 ne pouvait s’empêcher de monter sur scène pour donner quelques conseils en cas de crise d’Azema.

Gainsbourg (vie héroïque) avec Eric Elmosnino remporte le « Gérard du film pas nul, mais pas bien. Pas nul, hein. Mais pas bien. Mais pas nul pour autant. Mais pas bien non plus. Mais pas nul. Ceci dit, pas bien. Voyez? ». Personnellement j’aurais misé sur « Erreur de la banque en votre faveur » qui marque un choix artistique fort pour Jean-Pierre Daroussin depuis les fabuleux « Combien tu m’aimes » et « Ah si j’étais riche ».

Choix difficile que celui du « Gérard de Madame la Grande Actrice qui va s’encanailler dans une comédie de ploucs pour casser son image de vieille bourgeoise coincée du cul » qui revient logiquement à Carole Bouquet (en compétition avec Ardant, Merenson et Deneuve) dans « Protéger et servir » qui confirme son goût du grand n’importe quoi depuis son rôle avec Aldo Maccione dans « Travaux » (joli doublé). A quand Juliette Binoche ? (qui a frôlé la nomination à l’époque de « Décalage horaire » avec Jean Réno).

Magnifique doublé de Cinéman (1 étoile presse et public dans Allociné – je vous rappelle qu’il n’est pas possible de mettre zéro étoile…) dans les catégories « Gérard du désespoir masculin » et « Gérard du plus mauvais film » (férocement disputé par Le Baltringue). Pour la bonne bouche, on se revoit la bande-annonce :

[youtube F3OXm6cqCQA]

… et un scandale

Enfin, le « Gérard du réalisateur qui continue à faire des films en toute impunité malgré un CV déjà passablement chargé » revient à Luc Besson.

Immense erreur que celle du jury des Gérards ! C’est trop évident et dénote une méconnaissance des méfaits de Eric Lavaine avec Protéger et servir (après Incognito, Poltergay…). Quant à Cyril Sebas avec Le Baltringue (après Gomez vs Tavarez…), nous lui disons à l’année prochaine !

Retrouvez l’intégralité du Palmarès sur Stan&Dam, sans oublier de consulter les autres points de vues sur la soirée chez Fanny Berrebi, Quailie et MissBlablabla.