Airtist : des MP3 sans DRM financés par la publicité


129677-xxs.jpgA l’heure où les lables pleurent la déchéance inexorable du CD, zoom sur un service très innovant en termes de diffusion de musique en ligne.

Airtist est un catalogue de musiques en ligne, jusque là rien que du très normal.

En revanche, l’innovation réside dans le mode de distribution : les MP3 diffusés sont sans DRM et gratuits en l’échange du visionnage d’une publicité. Analyse de ce service novateur dont la devise est « téléchargement gratuit, légal, éthique« .

Les MP3 récupérés sont encodés en 192 Kbits VBR, ce qui est largement suffisant pour une écoute de qualité. De plus, Airtist respecte les droits d’auteurs (encore heureux pour une plateforme légale !) en rémunérant les artistes qui choisissent d’y apparaitre.

Mais comment Airtist compte-t-il se rémunérer ? Le business model est hybride, et prend en compte plusieurs paramètres:

  • les artistes qui désirent être présents sur la plateforme doivent payer 20€ pour accéder au « backstage ». Il est possible de déposer gratuitement ses musiques, mais il faut alors passer une audition. L’inscription pour les labels (même issus de grand groupes ?) est gratuite. Aucun engagement dans le temps n’est requis.
  • les clients peuvent acheter leur musique pour un prix minimum de 0,20€ le morceau, et 3€ l’album. Le prix de vente des morceaux est fixé par les artistes eux-mêmes, et touchent 70% du prix de vente HT. S’ils le désirent, ils peuvent accepter d’être sponsorisés par un écran de pub : ils touchent alors 0,12€ HT fixe. En revanche, un morceau téléchargé gratuitement ne peut plus l’être avant un moment indéterminé : c’est de cette manière que Airtist veut pousser les gros consommateurs vers des comptes premium payant.

De fait, Airtist se rémunère à la fois sur les écrans de pub, les ventes directes, les abonnements pour accéder à sa base, sans oublier bien sur un éventuel double « profiling » de ses clients, au travers de leurs habitudes d’achats mais aussi leur sensibilité à la pub (est ce que je préfère regarder ou acheter).

Ainsi, l’innovation est double : on peut imaginer à terme affiner le lien entre type de morceaux téléchargés et écrans de pub diffusés, mais aussi Airtist trouve les arguments pour désarmorcer le téléchargement illégal (morceaux gratuits et artistes rémunérés).

Pour le moment, le catalogue reste encore peu étoffé (20000 références annoncées), mais si ce modèle me parait très innovant il ne pourra vivre que si des « noms connus » rejoignent la plateforme.

Question subsidiaire à laquelle je n’ai pas encore la réponse : les morceaux téléchargés sont-ils « taggés » comme sur l’iTunes Plus ?

> Pour aller plus loin, un podcast intéressant à écouter (merci à ma chère Sylvie K); Stan&Dam vous prépare un reportage sur place pour très vite !