Déc 22 2007
Airtist : des MP3 sans DRM financés par la publicité
A l’heure où les lables pleurent la déchéance inexorable du CD, zoom sur un service très innovant en termes de diffusion de musique en ligne.
Airtist est un catalogue de musiques en ligne, jusque là rien que du très normal.
En revanche, l’innovation réside dans le mode de distribution : les MP3 diffusés sont sans DRM et gratuits en l’échange du visionnage d’une publicité. Analyse de ce service novateur dont la devise est « téléchargement gratuit, légal, éthique« .
Les MP3 récupérés sont encodés en 192 Kbits VBR, ce qui est largement suffisant pour une écoute de qualité. De plus, Airtist respecte les droits d’auteurs (encore heureux pour une plateforme légale !) en rémunérant les artistes qui choisissent d’y apparaitre.
Mais comment Airtist compte-t-il se rémunérer ? Le business model est hybride, et prend en compte plusieurs paramètres:
- les artistes qui désirent être présents sur la plateforme doivent payer 20€ pour accéder au « backstage ». Il est possible de déposer gratuitement ses musiques, mais il faut alors passer une audition. L’inscription pour les labels (même issus de grand groupes ?) est gratuite. Aucun engagement dans le temps n’est requis.
- les clients peuvent acheter leur musique pour un prix minimum de 0,20€ le morceau, et 3€ l’album. Le prix de vente des morceaux est fixé par les artistes eux-mêmes, et touchent 70% du prix de vente HT. S’ils le désirent, ils peuvent accepter d’être sponsorisés par un écran de pub : ils touchent alors 0,12€ HT fixe. En revanche, un morceau téléchargé gratuitement ne peut plus l’être avant un moment indéterminé : c’est de cette manière que Airtist veut pousser les gros consommateurs vers des comptes premium payant.
De fait, Airtist se rémunère à la fois sur les écrans de pub, les ventes directes, les abonnements pour accéder à sa base, sans oublier bien sur un éventuel double « profiling » de ses clients, au travers de leurs habitudes d’achats mais aussi leur sensibilité à la pub (est ce que je préfère regarder ou acheter).
Ainsi, l’innovation est double : on peut imaginer à terme affiner le lien entre type de morceaux téléchargés et écrans de pub diffusés, mais aussi Airtist trouve les arguments pour désarmorcer le téléchargement illégal (morceaux gratuits et artistes rémunérés).
Pour le moment, le catalogue reste encore peu étoffé (20000 références annoncées), mais si ce modèle me parait très innovant il ne pourra vivre que si des « noms connus » rejoignent la plateforme.
Question subsidiaire à laquelle je n’ai pas encore la réponse : les morceaux téléchargés sont-ils « taggés » comme sur l’iTunes Plus ?
> Pour aller plus loin, un podcast intéressant à écouter (merci à ma chère Sylvie K); Stan&Dam vous prépare un reportage sur place pour très vite !
dam
décembre 22, 2007 @ 2:37
Note complémentaire : un très bon comparatif (qui date un peu c’est vrai) de Clubic sur les plateformes musicales alternatives : http://www.clubic.com/article-68109-1-telecharger-legalement-drm-tour-horizon.html
dam
janvier 10, 2008 @ 10:45
Pas de problème Eric, que désires tu savoir ? Sinon tu as tout sur http://www.airtist.com
Francois Ville
juillet 16, 2008 @ 3:42
Pour un artiste autoproduit comme moi, Airtist est un bon site.
Avant l’apparition sur Airtist du concept de gratuité mes chansons n’étaient pas téléchargées. Maintenant elles le sont plusieurs centaines de fois par mois et je suis rémunéré. Pas beaucoup (0,12 Euros par titre), certes, mais peu c’est mieux que pas du tout et mon but 1er en tant qu’artiste reste d’être entendu un maximum ;-D
Je peux choisir le prix de chaque morceau et le prix de chaque album aussi. Par exemple tous mes titres sont téléchargeables gratuitement, ou à 60 cents (sans pub à regarder), ou à 20 cents si vous achetez l’album entier (2,40 Euros maxi pour 12 titres).
Cette souplesse est hyper attrayante pour tout le monde.
Ma musique est enfin gratuite ou pas chère, selon ma volonté et pas celle du distributeur, et je touche une rémunération. Je peux consulter en temps réel le nombre de téléchargements et ce qu’ils me rapportent, avec la part Sacem.
L’internaute s’y retrouve et peut se permettre de me découvrir sans risque. Qui plus est il peut choisir de verser pour chaque téléchargement 0.01 Euros à l’association carritative de son choix. Encore une fois c’est peu, mais les petits ruisseaux font les grandes rivières. J’ai pour ma part téléchargé des centaines de titres d’autres artistes et j’ai fait de belles découvertes.
L’annonceur est sûr d’être vu par un public ciblé, avec une belle pub de 20 secondes (grand écran).
Enfin, qualité non négligeable à mon sens, Airtist est aussi un site communautaire où je peux échanger directement avec mes fans.
Voilà mon point de vue de l’intérieur, en tant qu’utilisateur et artiste. Vous pouvez par curiosité visiter ma page ici :
http://www.airtist.com/francoisville/
A bientôt,
Amicalement,
François Ville