Mai 11 2011
Les Gérard de la politique 2011 : les lauréats
Hier soir avait lieu depuis le Palace à Paris (et en léger différé sur Paris Première à 20h40) la première cérémonie des Gérard de la politique 2011, un pur moment de grâce et de bonheur, de railleries et satires en tout genre. Bref, que du bonheur !
Voici la liste des lauréats pour 2011 sans tous les nommés (qui se trouvent ici si cela vous dit de les découvrir) :
1 / Gérard du simplet dont on frémit à la pensée qu’il ait des responsabilités, vu qu’il a même pas l’air assez intelligent pour peindre des coquillages dans un centre d’aide par le travail
Ex aequo : Frédéric Lefèbvre et Benjamin Lancar
2/ Gérard du vieux machin fabriqué sous Mitterrand qui n’a plus aucune chance de rien mais qui s’accroche quand même, au lieu d’aller pêcher la crevette avec Jospin sur l’Ile de Ré
Jack Lang
3/ Gérard de la personnalité politique géographiquement contrariée
Eric Besson, à l’extrême droite de la droite, venu de gauche
4/ Gérard du ministre qui lèche le plus les bottes de son Président, et quand on dit les bottes, c’est pour rester poli
Frédéric Lefèbvre, en janvier 2010 : « Nicolas Sarkozy a un tort, c’est qu’il a raison trop tôt. »
5/ Gérard du type qui a un nom de mafieux, mais juste le nom
Patrick et Isabelle Balkany
6/ Gérard du député qui se mange
André Flajolet
7/ Gérard du politique à qui la Vierge Marie est apparue pour lui dire : « Prends ton clairon, sonne l’olifant, pense à Clovis, pense à Jeanne d’Arc, pense au grand Charles, pense à Tonton, lève-toi et guide ton peuple vers un nouvel âge d’or républicain, présente-toi à la grande élection. » Depuis, il a une Mission, il a une Destinée, son épée est de feu, son bouclier d’argent, sa chevelure parfumée flotte aux quatre vents sacrés… et il va semanger un vieux 0,4% dans la face.
Dominique de Villepin
8/ Gérard du truc qu’on n’a pas le droit de dire
Carla Bruni a eu une grande aventure sentimentale, pour une nuit ou pour la vie, avec [biiiiip], [biiiiip], [biiiiip], [biiiiip], [biiiiip], [biiiiip], [biiiiip], [biiiiip], [biiiiip], [biiiiip], [biiiiip], [biiiiip], [biiiiip], [biiiiip], [biiiiip], [biiiiip], [biiiiip], [biiiiip], [biiiiip], [biiiiip], [biiiiip], [biiiiip], [biiiiip], [biiiiip], [biiiiip], [biiiiip], [biiiiip], [biiiiip], [biiiiip], [biiiiip], [biiiiip], [biiiiip]…
9/ Gérard de la « petite phrase » qui les suivra jusqu’à la tombe
Nicolas Sarkozy : « Casse toi pauv’con. »
10/ Gérard de la femme politique, quand tu la vois, t’as pas envie de lui mettre ton bulletin dans l’urne
Ex aequo : Fadela Amara et Nadine Morano
11/ Gérard de l’idée de programme griffonnée sur un coin de nappe en papier avec cinq pastis, un cassoulet, une bouteille de Côtes du Rhône et deux calvas derrière la cravate, et allez zou !
« On aura tous une allocation à la naissance, le revenu universel » Cécile Duflot
12/ Gérard du politique qui va enfin nous débarrasser des bamboulas, des métèques, des romanos, des chinetoques, des boucheries hallal, de la HALDE, du MRAP et de Yannick Noah
Claude Guéant
13/ Gérard du queutard, alias Human dick, alias Monsieur 30 cm, alias Ready for the zob, alias Penetrator, alias Couilles and the gang, alias Planque ta moule, alias Le Kärcher, alias Les Femmes d’abord, alias Monté comme un âne, alias l’Anaconda, alias l’Etouffe-chrétienne, alias Galope salope, alias Le Ministre de la défonce, alias le Ravageur de rondelles, alias le Canon à neige, alias l’Extincteur, alias Crème Chantilly, alias Une Giclette pour les suffragettes, alias Billy Salami, alias l’Assommoir, alias la Queue de billard, alias l’Erection législative, alias C’est Noël mémère, alias le Flashboule, alias Fais gaffe avec tes dents, j’aime pas qu’on me raye le casque, alias Alors heureuse ?
Dominique Strauss-Kahn
14/ Gérard du mec de gauche qui a trimé vingt ans pour se constituer un capital sympathie qu’il a niqué en vingt secondes en acceptant de bosser avec Sarkozy
Bernard Kouchner
15/ Gérard du charisme
Hervé Morin
16/ Gérard du politique qui te parle tellement de son bilan local que t’as envie de lui dire :
« Ben restes-y, dans ton bled »
Ségolène Royal, très fière de son bilan dans les Deux-Sèvres
17/ Gérard du père de l’enfant de Rachida Dati
Bernard Laporte
18/ Gérard du vieux mythe périmé
Jean Jaurès
19/ Gérard de la minorité visible qui le sera pas restée longtemps, visible
Ali Soumaré, le candidat PS qui ressemblait à un joueur du PSG
20/ Gérard du socialiste musical
George Frêche, fresh, exciting
21/ Gérard du sarkozyste musical
Rama Yade, oh oh oh Ramaya
22/ Gérard de la femme politique 2011
Michèle Alliot-Marie
23/ Gérard de l’homme politique 2011
Jean-François Copé
Mai 11 2011
Bilan des Gérard de la politique 2011
Vous aurez remarqué qu’à chaque période de Gérard, je ne puis m’empêcher d’en faire des caisses sur le sujet. Que voulez-vous, quand on aime la dérision et le nanardesque, il est inconcevable de passer à côté des Gérard.
Cela fait des années que je les scrute du coin de l’œil, et depuis l’an dernier je constate une certaines accélération et maturité de la cérémonie. D’abord reléguée aux cases tardives de Paris Première (voire même au début non retransmise), elle a gagné hier soir son prime-time et a relevé haut la main le défi.
Car malgré les pressions que la chaine s’est infligée via son service juridique (dixit l’équipe des Gérard elle-même durant la cérémonie) pour ne pas tomber la diffamation, l’objectif d’audience donné par Paris Première (300000 téléspectateurs), une cérémonie plus longue (1h50), et – on se doute – une résistance à toute épreuve de Jacques Expert (directeur des programmes) pour défendre sa cérémonie face à M6 (propriétaire de Paris Première, et dont le patron – Nicolas de Tavernost – est un proche de notre Président), le résultat est là : un humour ravageur qui napalme tout sur son passage. Il suffit pour cela de lire la liste des lauréats de la catégorie politique 2011 pour s’en convaincre.
Si je devais décerner mes propres Gérard, je donnerai :
– un Gérard de l’interprétation à Arnaud Démanche pour « le meilleur animateur absolument déchainé et génial dans ses interprétations comiques de l’Assemblée Nationale et de la manifestation (et je vous passe sa grandiose interprétation de la Marseillaise) »,
– un Gérard du « mec qui fait des analyses pointues misogynes dans son coin afin de donner de la profondeur et de la gravité au scrutin alors qu’on n’a aucune info » à Stéphane Rose (interviewé par mes soins avant la cérémonie),
– et un Gérard du « type qui en fait moins des caisses que ces deux autres potes mais on se dit qu’il doit être timide ou bien qu’il a besoin de plus bosser ses fiches mais que sans lui ça serait pas pareil quand même » à Frédéric Royer.
Je leur souhaite juste de ne pas être dépassé par leur créature et de rester juste comme il faut : une cérémonie bon enfant, pointue dans son écriture, délirante dans sa forme, avec plus de moyens mais sans tomber dans la hype attitude qui ferait fuir ses plus fidèles soutiens (dont moi).
By Damien Douani • Cinéma loisir & portnawak • 0