Sony se réinvente autour du multi-écrans

Nous étions invités cette semaine à découvrir le « nouveau Sony » millésime 2012. Au programme, un seul mot : convergence.

J’avoue être arrivé là bas avec un peu de circonspection… Non pas que Sony ne me plaise pas, pas du tout. Mais le leader de l’électronique des années 80 et 90 a, pour moi, cédé sa place dans les esprits à Samsung et Apple. Sony a un positionnement « premium » mais peine sur l’électronique domestique, donnant la sensation d’être en ordre dispersé sur un marché qui demande plus que jamais d’être cohérent en gamme et en technologies. Et ce n’est pas le Xperia Play « certifié PlayStation » de l’an dernier (traduction : on essaye de faire du convergent entre nos lignes de produits mais c’est vraiment pas encore ça) qui nous a rassuré…

2011, annus horribilis

Depuis, plusieurs tsunamis sont passés sur la maison nippone :

– une année 2011 en demi-teinte, avec des résultats en négatifs sur le 3e trimestre fiscal

– le piratage du Playstation Network (PSN) et du Sony Entertainment Network (SEN)

– un marché de la télévision en berne

– un changement de PDG le 1er avril, avec l’arrivée de Kazuo Hirai.

Changement de braquet en 2012, avec une réorganisation de fond en comble de la vénérable maison pour se mettre « enfin » en ordre de bataille. A commencer par un décision attendue depuis très longtemps : le rachat complet de la part de Ericsson dans la joint-venture mobile « Sony-Ericsson ». Ce rachat est certainement une des pierres angulaires de la nouvelle stratégie de Sony : le mobile devenant le terminal principal de consommation de contenus, pouvoir uniformiser ceux-ci avec le reste de la gamme a pour effet de créer un vrai écosystème cohérent entre mobiles, tablettes, télés, ordinateurs, lecteurs DVD-Blu Ray et consoles.

 

2012, année du multi-écrans

Pour relier tout cela, deux outils décisifs :

– les catalogues de contenus (musique et films, puisque Sony a des maisons de productions dans ces deux domaines) via le SEN.

– le DLNA, standard technologique (compatible avec d’autres marques, à la différence du AirPlay d’Apple) permettant de transférer simplement des contenus audio et vidéo entre terminaux.

En clair, il s’agit à la fois de permettre la migration simple des contenus entre écrans Sony (ou compatibles DLNA comme ceux de Samsung) d’un clic, que ce soit vos photos de vacances ou un film acheté sur le SEN.

En pratique, tout cela marche parfaitement : la télé communique avec le téléphone, la tablette permet de consulter les contenus du téléphone, une musique achetée sur le SEN via la PS3 se retrouve dans son mobile ou PS Vita… Bref, la démo est vraiment concluante et l’on voit immédiatement le bénéfice d’un tel environnement cohérent et ouvert.

 

Le meilleur à venir ?

Reste que la bataille est loin d’être gagnée, car Sony a beaucoup (trop ?) attendu face à ses concurrents. Mais la marque, outre son capital commercial, a de sérieux atouts dans la manche.

En ce sens, Sony insiste sur son rôle de producteur de musique et de cinéma (Columbia Pictures) pour venir alimenter le SEN : des exclusivités de prévues ? En ce sens, ces deux branches sont encore éloignées de la maison mère japonaise et je demande voir quels accords vont être mis en oeuvre pour vraiment différencier ces contenus sur le SEN (sur le papier, Columbia a intérêt à proposer ses films au plus grand nombre, y compris iTunes).

Côté technologie, ce sont les tablettes que je trouve encore en deça de celles présentes sur le marché qui devraient venir épauler les smartphones Xperia, en grande forme commerciale. Quant aux camescopes et appareils photos numériques, ils ne sont pas encore compatibles DLNA mais devraient venir rejoindre prochainement l’écosystème.

Le meilleur est certainement à venir pour Sony, encore en convalescence mais dont le rétablissement pourrait (et devra) être rapide.