WORDING – Le marketing superlatif

Littéraire contrarié, j’adore les belles formules et les superlatifs… mais je trouve qu’en anglais ça passe mieux qu’en français (« amazing, wondeful, incredible »). A ce petit jeu, Apple est « number one forever » (« le premier de tous à jamais » en français), jugez plutôt :

Plus de 500 applications natives seront disponibles sur l’App Store d’iPhone dès la mise en vente de l’iPhone(TM) 3G d’Apple qui débutera le 11 juillet en Europe. L’iPhone d’Apple constitue une plate-forme mobile sans précédent pour les développeurs, qui ont déjà créé une incroyable variété d’applications novatrices : jeux d’action impressionnants, applications médicales sophistiquées et robustes outils de productivité pour les entreprises. Ces applications seront disponibles sur le nouvel App Store révolutionnaire d’Apple, qui permettra aux clients de les télécharger sans fil directement sur leur iPhone et de commencer à les utiliser immédiatement. Plus de 125 de ces applications sont proposées gratuitement aux clients iPhone.

Rhhaaaaa… Le discours gargarisant par excellence, plein de mots valorisants et rassurants, flatteurs et qui piquent les yeux… Vous en avez plein la bouche, n’est ce pas ?

J’appelle cela le « marketing (des) superlatif(s) » [(r) Dam 🙂 ], le genre de discours qu’un commercial peut vous faire pour vous gonfler à bloc sur son produit. Un mélange habile d’adjectifs innovants (« une plate-forme mobile sans précédent « ), de réassurance inutile (« applications natives »), de flatterie pour ceux qui ont fait le « bon » choix (« robustes outils de productivité »), sans oublier la touche finale : c’est-maintenant-ou-jamais-qu’est-ce-que-tu-attends-bon-sang (« commencer à les utiliser immédiatement »).

Ce qui est troublant, c’est que la dialectique d’Apple est en adéquation osmotique 😉 parfaite avec l’être qui incarne la marque : Steve Jobs. Une cohérence parfaite entre l’incarnation, l’incarné et la représentation (regardez une video tutoriel, comparez vous verrez). Du grand art, peu de marques peuvent revendiquer une telle cohérence globale (Virgin, Nespresso, Google, Ikea en font partie; Disney et Microsoft dans une moindre mesure).

Ce qui pose bien sur LA question : ces marques et leur esprit-karma peuvent-elles survivre à leurs créateurs ? C’est un autre sujet…