« On l’a fait ». Le poing levé, Kyan entre en scène, et prend une ovation en pleine face. Il semble sincèrement touché. Qui ne le serait pas. Bref. C’est sa soirée ou c’est pas sa soirée ?
Tout commence par la résolution d’une énigme qui nous avait laissé tous sur notre faim, le 12 juillet 2012. « J’arrive au cinéma » nous dit JE, le héros de Bref. Sortie de champ, cut au noir. L’histoire est finie, et avec elle des millions de drogués qui se trouvent privés de leur dose quotidienne. Crise d’hystérésie collective.
Jusqu’à ce 18 septembre fatal : une grande séance de shoot est organisée dans un grande salle bien centrale à Paris le 23 octobre. Je me précipite sur les billets, j’en serai !
Mais pourquoi une telle déferlante pour une micro-série (par la durée des saisons et des épisodes) devenue culte avant même d’avoir signé son dernier épisode ?
Bref c’est l’histoire d’une communauté qui s’est rassemblée spontanément sur les réseaux sociaux pour faire de cette série la première trans-genre, aussi bien regardée sur l’écran de télé que d’ordinateur. Une proximité, une « complicité sociale » inédite dont les auteurs ont pleinement joué.
Loin d’une rétrospective où l’on enquille les épisodes avec une vague présence de l’équipe au début « histoire de », la soirée Bref ce fut celle des attentions envers « la » communauté : des petits sacs cadeaux sur tous les fauteuils de la grande salle du Rex, un live-stream éphémère sur le web (pas de replay disponible après coup pour accentuer le côté « tu y es ou tu n’y es pas »), des spectateurs parisiens se parlant par tweets interposés sur l’écran de cinéma avec ceux qui étaient devant leur ordinateur… Tout était fait pour se sentir en famille.
Rompant avec le rythme zapping des épisodes, les acteurs et les invités (Florence Foresti, Manu Payet, Elie Semoun…) firent en sortent de sortir littéralement de l’écran, stoppant soudainement la diffusion d’un épisode pour prendre possession quelques instants du public et de la scène et enflammant cette soirée de potes.
Idem pour la musique : les notes se matérialisent en la présence de The Name, le groupe qui a composé une grande partie des musiques de la série, ou bien en la personnes d’Emilie Simon accompagnée par le frère de Kyan à la guitare. Puissant.
En ce sens, Bref est du même acabit que Kaamelott : d’ailleurs, l’apparition d’Alexandre Astier dans l’épisode Bref, y a des gens qui m’énervent fut saluée d’une ovation de la salle. Tout est dans le détail et le respect du spectateur, et dans le partage de références communes, comme me l’expliquait il y a peu Bruno Muschio, co-auteur de la série :
[youtube DR54ENJ3LN4]
Bref, c’est plus qu’une expérience. C’est une « putain de leçon d’exigence créative » comme m’a glissé un certain Wale à la sortie de la salle. Des artistes intransigeants avec ce qu’ils donnent au public, des Créateurs.
Nov 18 2012
Le secret de Bref
« On l’a fait ». Le poing levé, Kyan entre en scène, et prend une ovation en pleine face. Il semble sincèrement touché. Qui ne le serait pas. Bref. C’est sa soirée ou c’est pas sa soirée ?
Tout commence par la résolution d’une énigme qui nous avait laissé tous sur notre faim, le 12 juillet 2012. « J’arrive au cinéma » nous dit JE, le héros de Bref. Sortie de champ, cut au noir. L’histoire est finie, et avec elle des millions de drogués qui se trouvent privés de leur dose quotidienne. Crise d’hystérésie collective.
Jusqu’à ce 18 septembre fatal : une grande séance de shoot est organisée dans un grande salle bien centrale à Paris le 23 octobre. Je me précipite sur les billets, j’en serai !
Mais pourquoi une telle déferlante pour une micro-série (par la durée des saisons et des épisodes) devenue culte avant même d’avoir signé son dernier épisode ?
Bref c’est l’histoire d’une communauté qui s’est rassemblée spontanément sur les réseaux sociaux pour faire de cette série la première trans-genre, aussi bien regardée sur l’écran de télé que d’ordinateur. Une proximité, une « complicité sociale » inédite dont les auteurs ont pleinement joué.
Loin d’une rétrospective où l’on enquille les épisodes avec une vague présence de l’équipe au début « histoire de », la soirée Bref ce fut celle des attentions envers « la » communauté : des petits sacs cadeaux sur tous les fauteuils de la grande salle du Rex, un live-stream éphémère sur le web (pas de replay disponible après coup pour accentuer le côté « tu y es ou tu n’y es pas »), des spectateurs parisiens se parlant par tweets interposés sur l’écran de cinéma avec ceux qui étaient devant leur ordinateur… Tout était fait pour se sentir en famille.
Rompant avec le rythme zapping des épisodes, les acteurs et les invités (Florence Foresti, Manu Payet, Elie Semoun…) firent en sortent de sortir littéralement de l’écran, stoppant soudainement la diffusion d’un épisode pour prendre possession quelques instants du public et de la scène et enflammant cette soirée de potes.
Idem pour la musique : les notes se matérialisent en la présence de The Name, le groupe qui a composé une grande partie des musiques de la série, ou bien en la personnes d’Emilie Simon accompagnée par le frère de Kyan à la guitare. Puissant.
En ce sens, Bref est du même acabit que Kaamelott : d’ailleurs, l’apparition d’Alexandre Astier dans l’épisode Bref, y a des gens qui m’énervent fut saluée d’une ovation de la salle. Tout est dans le détail et le respect du spectateur, et dans le partage de références communes, comme me l’expliquait il y a peu Bruno Muschio, co-auteur de la série :
[youtube DR54ENJ3LN4]
Bref, c’est plus qu’une expérience. C’est une « putain de leçon d’exigence créative » comme m’a glissé un certain Wale à la sortie de la salle. Des artistes intransigeants avec ce qu’ils donnent au public, des Créateurs.
Bref. Merci. Vous nous manquez.
By Damien Douani • Cinéma loisir & portnawak • 1 • Tags: Bref, Bruno Navo Mushio, Canal Plus, Kyan Khojandi