Le Tour de France vu de l’intérieur par un Geek

Dimanche avait lieu la dernière étape du mythique Tour de France. Cette satanée boucle qui fait tourner la tête des contrées françaises et de ses habitants depuis 1903. Ce Tour qui en a plus d’un dans son sac, à commencer par donner envie à tout le monde de suivre ces coureurs et leur 40 km/h de moyenne (au bas mot).

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Alors, quand Orange (encore un immense merci à eux) m’a proposé de plonger au coeur de la dernière étape de l’évènement sportif de l’été, j’ai immédiatement revêtu ma casquette et remonté ma visière le sac à dos rempli d’appareils technologiques et la tête pleine de souvenirs.

Mariah Carey est une fan du Tour

Car pour moi, le Tour c’est comme Rolland Garros : ce moment qui vous fait dire que vous êtes soit en train de réviser vos exams, soit que c’est vraiment les vacances. Je me souviens très bien regardant la deuxième chaine avec mon grand-père, amateur émérite de la petite reine. Moi j’attendais avec impatience ce qui ne viendrait jamais : Récré A2.

Donc finalement je regardais, il m’expliquait. Et comme j’étais déjà décalé et Geek pour mon âge, je m’intéressais aussi à comment était réalisé le direct. C’est comme cela que j’appris que les caméramen de l’époque étaient juchés en équilibre très précaire sur les motos de tournage portant à bout de bras pour les stabiliser les grosses caméra d’Antenne 2, reliées à un hélicoptère relais SFP à l’époque, et puis GlobeCast par la suite.

Le Tour c’est aussi un Greg Lemon très sympathique rencontré en coup de vent sortant de sa voiture à Montpellier lors d’une étape avec mon papa. C’est l’envie de monter avec eux dans les voitures et de suivre au plus près ces forçats de la route. C’est l’envie d’en découvrir les coulisses. Le backstage. Dont acte.

Découverte du backstage

Arrivé à 11h30 dimanche matin, on m’équipe de mon badge « invité » et de mes deux bracelets jaune et bleu : l’un pour entrer, l’autre pour sortir du Village. Chaque bracelet est équipé d’une puce RFID (sans contact) afin de compter en temps-réel combien de personnes (mais pas encore qui) sont présentes.

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Une fois arrivé sur les lieux du Village, une chose saute aux yeux : la machinerie implacable qu’est le Tour. C’est là que je me rend compte que c’est tous les jours durant 3 semaines une opération dantesque : deux lieux (un au départ, l’autre à l’arrivée) montés démontés tous les jours en 4 heures maximum, une caravane publicitaire délirante, des médias presse écrite-radio-télé omni-présents avec une salle de presse dédiée, un plateau télé, le podium d’arrivée, les monumentaux bus des équipes en lice, et surtout des défis techniques hallucinants. Car en plus des transmissions hertziennes, il faut désormais assurer en plus la transmission des contenus des journalistes et TV IP présents sur place, et ce que vous soyez ans les Alpes ou dans la Creuse.

Henri Terreaux, responsable technique d’Orange sur le Tour a expliqué à la délicieuse Marilor comment il s’y était pris dans le parc naturel du Queyras, c’est juste démentiel :

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Un live fait maison par Stan&Dam

Je fais ensuite connaissance avec notre (je suis accompagné de Camille Jourdain) chauffeur qui n’est autre qu’Eric Caretoux, l’une des légendes du Tour et qui va nous piloter durant toute la journée.

Je sors mon iPhone pour lui poser quelques questions sur les coulisses de l’évènement et je décide à cet instant de faire un live de tout l’évènement sur ma page Facebook et sur mon twitter via Qik :

Puis vient le moment de sortir à la rencontre des équipes et des cyclistes, ce moment tant attendu par les badauds qui peuvent ainsi accéder à leurs idoles en toute liberté. C’est le moment où les équipes sortent les vélos (des merveilles technologiques à base de carbone, kevlar et pneus tubeless) tandis que leurs poulains répondent à quelques questions et font des photos tout en ayant en tête la tactique à suivre donnée lors du briefing.

En voiture ! Bien calé dans le Renault Espace noir, nous faisons en avance de quelques minutes le parcours suivi par les coureurs. Je suis sur le livre de bord le tracé du parcours et l’ensemble des temps de passage.

 Le temps passe vite, très vite. On traverse de très nombreux paysages urbains, la foule est là sans discontinuer, dense. Elle acclame tous les véhicules de la caravane, comme s’il s’agissait des coureurs ! Car pour les spectateurs, et notamment les enfants, le Tour est un « tout » et les seules personnes qui ont le temps de les saluer ce sont les membres des véhicules qui encadrent l’évènement. Les cyclistes, eux, roulent, concentrés.

Arrivée sur la place de la Concorde, petite déception : impossible d’aller plus loin car nous ne sommes pas membre d’une équipe en course. Je rejoins l’une des terrasses du Village VIP, chipant quelques bonbons Haribo généreusement distribués, et je me place idéalement pour pouvoir prendre en photo le groupe d’échappée qui va mener 30 secondes en avance sur le peloton avant de se faire rattraper.

Le résultat, vous le connaissez certainement.

Pour moi, c’est une expérience extraordinaire que je viens de vivre, totalement privilégié. Avec cette impression d’avoir permis au gamin que j’étais de passer de l’autre côté de l’écran et des barrières de cet exceptionnel évènement.

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Post-scriptum

Si vous avez envie de revivre ce Tour 2011 en gastromonie (parce que le vélo c’est pas trop votre truc), je ne puis vous conseiller que d’aller déguster à petites gorgées le blog « Saveurs du Tour » de Fabien Vie qui a cuisiné tout au long du voyage dans la caravane.

Ce chef du Tour a fait preuve d’inventivité pour nourrir tout ce beau monde, et les a régalé par son authenticité et sa passion des fourneaux. Et en plus, il est montpelliérain 🙂