Souvenirs de Noël (4) : Nathan, des jeux intelligents

bonhomme.jpgJe profite de ces fêtes de fin d’année pour ouvrir la boite à souvenirs… J’ai donc ouvert mon coffre à jouets et cherché quels objets magiques et (forcément) électroniques avaient bercé mon enfance.

J’aurais attaqué la phase de mes 9-10 ans par des jeux électroniques plutôt « intellectuels ». A ma droite, le Mega 10000; à ma gauche, Des Chiffres et des Lettres. Dans les deux cas, leur créateur : les jeux Nathan.

Début des années 80 : alors que la France se découvre une inspiration informatique (Thomson en tête avec ses TO7 et MO5), une multitude de jeux à base de circuits imprimés et d’écrans LED envahit les rayons des magasins de jouets. En tête, Nathan, renommé éditeur de livres éducatifs, qui voit dans l’électronique grand public une occasion de se diversifier tout en restant dans son coeur de métier : l’éducation.

Ainsi vont naitre le célèbre Ordimini, Ordinathan… mais surtout le Mega 10000 et des Chiffres et des Lettres. J’ai retrouvé le tout dans mon armoire il y a peu.

Le Mega 10000 a eu deux vies. Dans sa première, il était rouge comme le Merlin, rondouillard et plat comme un frisbee, écrans à leds baton rouges. Puis il perdit du poids, et se mua en calculette savante de couleur bleue en 1984. Je regrette de ne pas avoir eu la première version, plus « pittoresque » aujourd’hui… Dans les deux versions, le principe reste le même : l’ordinateur joue le rôle de « maitre du jeu » et comptabilise les scores. 10 livrets de questions de difficulté croissante, 11600 questions, 4 possibilités de réponses à chaque fois : c’est presque « Qui veut gagner des millions » avant l’heure. Et ça marchait redoutablement bien : simple pour être manipulé par des enfants, et jouable par toute la famille.

Tout le monde connait Des Chiffres et des Lettres. Nathan voyant l’occasion de faire fructifier sa licence (ils éditaient déjà les boites de jeux remises au perdant de chaque émission), une version électronique sortie en 1982. Là aussi, deux versions : l’une hypertrophiée blanche look Cosmos 1999, l’autre grise et plate. J’ai cette fois-ci la chance d’avoir la première.

Elle fleure bon l’informatique de l’époque : écran à leds vertes, bruitages minimalistes, clavier à membrane souple style ZX81, et 4 grosses LR14 pour alimenter le tout. Quand on ouvre l’ensemble, il y a beaucoup de vide ! Quant à retrouver l’ambiance de l’émission, il faut quand même pas mal d’imagination (mais où est donc la petite musique d’ascenseur ?). Mais « l’ordinateur » fait tout : il distribue les chiffres et les lettres, chronomètre, contrôle, compte les scores, voire même se trompe parfois !

Fait assez rare pour être souligné, tous ces jeux n’étaient pas des importations japonaises ou des adaptations américaines, mais de conception tricolore. Temps désormais suranné, notamment depuis le Gameboy est passée par là…

PS : c’est une photo originale prise sur une table en 100% formica 1960. Ca le fait, non ?