Internet – Vers le big crash … ?

arobase.jpgLes infrastructures peinent à répondre à la demande de plus en plus croissante des internautes notamment en matière de vidéo. Les opérateurs d’infrastructures voient leurs dépenses exploser. Les fournisseurs de contenu se voient obligées d’investir dans les infrastructures de l’Internet. Tout cela mis bout à bout constitue un cocktail explosif pour dessiner le Web de demain.
D’ici à 2010, le cabinet Nemertes Research Group estime que l’Internet va crouler sous les requêtes de vidéo Youtube ou Dailymotion et du P2P. En Amérique du Nord, le réseau ne sera plus à même de supporter le trafic grandissant des internautes. Aujourd’hui, un internaute américain a visionné 158 minutes de vidéo en ligne et sur le seul mois de mai dernier et plus de 8,3 milliards de clips en streaming ont circulé sur la toile. l’IIA prévoit au niveau mondial internautes vont générer environ 177,1 milliards de gigaoctets de données pour cette année.
Autant dire que cette étude vient à point nommé et renforce un rapport de l’Internet Innovation Alliance (comptant dans ses rangs AT&T, Level 3 Communications) qui expliquait déjà que l’infrastructure d’Internet ne devrait plus pouvoir répondre à la demande dans trois à cinq ans.

La plupart des acteurs du secteur sont d’accord sur le chiffre de 137 milliards de dollars pour augmenter les capacités de l’Internet mondial. Dans ce domaine, on se demande qui va payer ?

Sachant qu’un opérateur comme France Telecom, devra investir d’ici 2012 la somme de 5 milliards d’euros. On est aussi en droit de se demander à qui profitent les infrastructures.
Didier Lombard, président de France Telecom, avait, dès le 15 novembre, lancé un pavé dans la mare comme il en a l’habitude.
Pendant les journées internationales de l’Idate, le président de France Telecom a déploré que les revenus publicitaires (ou plutôt la manne publicitaire) ne soit pas mieux redistribuée entre les acteurs de la chaîne Internet. Il a notamment dénoncé « des sociétés nouvelles de l’internet telles que Yahoo!, Google ou eBay n’ait contribué significativement au financement des infrastructures. Il a notamment déploré le fait à coups aujourd’hui la chaîne de valeur de l’Internet se fait autour de l’audience. C’est cette dernière qui est rémunératrice. Or en la matière, les investissements sont faibles au regard des investissements d’infrastructure. Et Didier Lombard de dénoncer « le risque d’une décorrélation entre là où les investissements sont faits et là où les revenus générés par ces investissements sont collectés. Les serveurs des services internet sont essentiellement basés aux Etats-Unis ».
Par exemple dans le cadre du déploiement de la fibre optique en France, ce sont, bien, sur les opérateurs que les frais vont peser. Or ce sont les fournisseurs de contenu comme Youtube, Dailymotion ou Google qui vont profiter de ces autoroutes de l’information à domicile.

Mais même dans ce domaine, les purs Player de l’Internet peuvent encore réserver des surprises. En l’occurrence, Google a annoncé qu’il était intéressé par une des licences radio pour le haut débit mobile.  il compte bien s’investir dans ce domaine et devenir un opérateur de télécoms mobiles en Amérique du Nord. Il faut aussi savoir que Google détient le réseau de fibre optique le plus important du monde avec Akamai. Il compte bien s’investir encore plus dans le domaine (très bon article de YouVox sur la question)

Un nouveau jeu est en train de s’établir, entre:
– des opérateurs qui vont vers le service
– des fournisseurs de contenus qui vont vers les infrastructures

l’Internet n’a pas fini de nous réserver de nombreuses surprises dans un jeu d’acteur de plus en plus complexes.