Oct 14 2008
Orange lance sa chaine ciné, l’Arcep grince des dents
Orange annonçait depuis longtemps le lancement de ses propre chaînes de cinéma, ce sera une réalité des le 13 novembre prochain. Au programme, des films, dont des exclusivités (Harry Potter et l’Ordre du Phénix, Ocean 13, I am Legend, Dark Knight…), et des séries, inédites pour certaines (True Blood, In Treatment, John Adams, Génération Kill). L’offre de contenus en première exclusivité devrait d’ailleurs se développer dans les prochaines années, Orange coproduit en effet certains films comme « Coluche, c’est l’histoire d’un mec » bientôt à l’affiche.
Le bouquet Orange cinéma séries sera proposé à 12 euros par mois sur TV et PC (en plus d’un abonnement triple play), et 6 euros sur mobile et comprendra 5 chaînes dont une en haute définition. Dommage de ne pas avoir une offre globale à un prix unique…
Un service de rattrapage, proposant les programmes jusqu’à 30 jours après leur diffusion sera également disponible. Orange annonce que 1 200 films, 1 000 heures de séries, 200 documentaires et 300 heures de séries jeunesse seront diffusés chaque année sur son offre.
Pour quelle profondeur de catalogue ? Chaque année, Orange Cinéma Séries compte proposer plus de 1200 films, 1000 heures de séries, 200 documentaires et 300 heures de séries jeunesse. Les contenus vidéos proviennent des studios d’Hollywood (Warner Bros, MGM), de la chaîne premium américaine HBO mais aussi de partenaires cinéma français (Gaumont, Bac Films). Orange compte aussi s’appuyer sur son propre studio de production Studio 37, inauguré en janvier 2007 et engagé dans 23 longs-métrages au dernier pointage.
Compléments et portabilité
Les abonnés pourront poursuivre leur voyage dans l’univers d’un réalisateur grâce au service « compléments » qui permet de prolonger la programmation des chaînes selon des thématiques événementielles. Par exemple, à la diffusion du Rocky Balboa, les 5 premiers Rocky seront proposés en complément. A partir de 2009, les abonnés ayant manqué le début d’un programme pourront relancer un film grâce à la fonction de redémarrage.
De plus, Orange introduit aussi une dimension de portabilité avec la possibilité de transférer les fichiers vidéo sur des baladeurs vidéo (seulement de marque Archos pour le moment). Pour l’iPhone, il faudra s’en passer : les protections DRM d’Apple sont incompatibles avec ceux de Microsoft Windows Media retenus pour l’exploitation du nouveau service vidéo.
>> Réelle innovation ou gadget ? Je trouve cette idée intéressante et réellement novatrice, mais les usages seront-ils au rendez-vous ? Rien n’est moins sur, les études actuelles ne montrent pas un besoin réel de type « nomadisme audiovisuel »; seuls les « natifs numériques » (utilisateurs avancés) ont ce type d’usage, ce type de profil n’est la majorité des utilisateurs d’Orange, loin s’en faut. Sans parler de la réelle fluidité entre les écrans : vais-je très facilement retrouver mon film exactement au point où je me suis arrêté sur mon mobile ? Et quid de la qualité (la TV 3G n’est pas un exemple de qualité à ce jour) ?
Critiques de l’Arcep
Cette fois, c’est le président du gendarme des télécoms, Paul Champsaur, qui a critiqué cette stratégie d’exclusivité. Selon lui, le jeu de la concurrence est faussé « si un gros opérateur de réseau devient lui-même acheteur et assembleur de contenus pour son usage exclusif », écrit-il dans la lettre mensuelle d’octobre de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep), en visant Orange sans le nommer. Selon lui, la solution serait de procéder à une régulation « technico-économique » du secteur audiovisuel, à l’instar de ce qui se pratique déjà dans les télécoms avec le Groupe des régulateurs européens.
>> C’est surtout le brouillage des frontières (entre monde de l’audiovisuel et des télécoms) qui pose problème, car on tombe dans un flou juridique : qui doit réguler, et comment ? Canal + est lui aussi juge et partie en termes de production cinématographique, mais ne cumule pas les métiers (FAI et audiovisuel), pour le moment…
François
octobre 14, 2008 @ 10:18
Dommage pour le spectateur, tant mieux pour la production. La guerre Canal/TPS était enfin terminée et Orange en relance une. Au final, c’est le téléchargement qui va continuer à en profiter…
dam
octobre 14, 2008 @ 10:38
Je ne sais pas s’il faut dire « dommage » pour le spectateur, au contraire c’est plus de choix… Le principal problème est qu’à la différence de Canal + qui ne demande pas de changer de téléviseur, ici on a une sorte de « vente liée » au fait que pour accéder à ce bouquet il faut aussi choisir un abonnement Livebox. On voit aussi cela chez Free ou SFR bien sur. Ce qui peut effectivement pousser au téléchargement… ou bien à l’explosion de la VOD.